martes, 19 de julio de 2011

Agriculture au Rwanda


19-07-2011

Rwanda : les agriculteurs souffrent pour produire plus

Durant la construction des terrasses radicales lancée en 2007 par le gouvernement rwandais, les agriculteurs, sans récolte, souffrent beaucoup. Mais, une fois cette consolidation des terres faite, l'adoption de nouvelles techniques de culture a déjà permis de doubler voire de tripler la production.

"J’avais des bananiers et des patates douces qui n’étaient pas encore récoltés. Tous ont été arrachés. Aujourd’hui, ma famille souffre de la faim, nous n’avons pas de quoi manger", se plaint Jean de Dieu Musabyimana qui craint la famine jusqu'à la récolte du manioc récemment planté sur ses terrasses. De nombreux agriculteurs ont souffert ou souffrent encore lors de la construction des terrasses radicales rendue obligatoire par le gouvernement rwandais. Celles-ci sont nécessaires pour mettre en pratique le programme de consolidation des terres qui vise à la mise en commun des champs des agriculteurs pour y planter une seule et même culture, lancé en 2007. Selon Jean Claude Muganga, le chargé de la VUP (Programme de Vision 2020 de chaque secteur (umurenge), ce programme a beaucoup d’avantages : la production peut aller jusqu'à tripler, l'érosion est maîtrisée, le travail dans les champs se fait à plusieurs.
Pour les cultivateurs, les inconvénients de ce programme, mis en pratique de façon autoritaire, sont, au début, très lourds à supporter. Lors de la construction des terrasses qui nécessite un long travail exécuté par les paysans eux-mêmes et des ouvriers ou des prisonniers, les cultures en place sont arrachées. Les agriculteurs n'ont alors plus rien à manger et aucune ressource. "Nous avons vendu notre unique cochon qui nous donnait du fumier au prix de 20 000 Frw (35 $) pour pouvoir acheter des aliments", témoigne Marie Goretti Mukanyandwi, mère de trois enfants. Certaines ne savent plus à quel saint se vouer. Selon Immaculée Uwizeye, qui a elle deux enfants, certains agriculteurs ont commencé à voler dans les champs : "On m’a volé mon manioc sur la parcelle où l'on n'a pas tracé les terrasses." Elle ajoute que son voisin Ladislas, un vieux qui a perdu sa bananeraie dans l'opération, a vendu des engrais chimiques donnés par VUP pour acheter de quoi se nourrir. Pour cette infraction, il a été emprisonné pendant quelques jours.

Une attente éprouvante
J-C Muganga défend son projet. Selon lui, les agriculteurs ne devraient pas souffrir de la faim, car les plus pauvres sont employés par VUP : "Ceux dont les terrasses sont tracées dans leurs champs sont employés comme ouvriers journaliers avec une rémunération de 1 000 Frw/jour (1,8 $). Parmi les 650 ouvriers engagés depuis octobre 2010, certains ont pu acheter des chèvres, des vaches et des forêts. Ils ont aussi pu payer la mutuelle de santé, le minerval de leurs enfants et reconstruire leurs maisons affirme-t-il. Mais, pour les ouvriers, la rémunération est insuffisante et ils réclament une augmentation.
Une fois les aménagements finis, les agriculteurs doivent, dans cette région, planter du manioc et s'associer dans des coopératives pour bénéficier d'engrais, de produits de traitement, de semences sélectionnées. Chaque région a en effet l'obligation de planter des cultures spécifiques déterminées par le ministère de l'Agriculture. VUP devrait aussi les aider à trouver un marché pour leurs produits.
Là où les travaux sont terminés depuis deux ou trois ans, les agriculteurs ont vu leur production doubler voire tripler, en particulier les producteurs de maïs. Pour Anastase Rwasabigwi, l’agronome de la coopérative des agriculteurs de maïs dans la zone des volcans (COAMV), district de Burera, Nord, "planter sur les lignes pour augmenter l’espace cultivable, respecter la rotation des cultures, (maïs, pommes de terre, haricots), suivre de près les cultures, … sont des techniques agricoles qui diminuent les coûts de production".
Mais, dans certaines régions, la transition a été très dure, car ceux qui devaient planter du café ou du thé devaient attendre plusieurs années avant de récolter et de vendre, de même pour le manioc qui ne rentre en production qu'au bout d'un ou deux ans, ce qui n'est pas le cas du riz ou du maïs. Inquiètes, les 50 familles de Muhanga demandent à l’État de les aider à se nourrir jusqu’à la récolte des maniocs.

Florent Kabalisa

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